À l’automne, lors de la Saint-Martin et de la Foire de Toulouse, l’effervescence est à son comble. Les pastelliers toulousains signent leurs premiers bordereaux de vente et les vignerons bordelais de Saint-Emilion mettent en fûts leur vin de l’année. Toute cette animation laisse présager l’arrivée de nombreuses carvelles bretonnes de Penmarc’h, là-bas sur les rives du port de la Lune, à Bordeaux.
Le tonnage du pastel est considérable. Certaines familles toulousaines expédient jusqu’à mille tonnes de bleu par an. Le chargement s’effectue sur les gabarres du port de la Daurade à Toulouse. Les lots à destination d’Anvers voyagent dans des sacs de toile brune hermétiques. Ils sont spécialement ficelés et marqués à la cire colorée par des doubles cachets de propriété attestant la qualité du lot choisi par le négociant flamand d’Anvers. Ainsi, les précieuses balles de pastel pourront être authentifiées et contrôlées à tout moment durant le voyage.