Le Saunier de Saint Clément

Edition : L’Harmattan

Pierre est élevé par son oncle, saunier dans les marais. Un vieux pêcheur, puis un guide original et alcoolique vont lui faire découvrir la vie des oiseaux et la beauté de la nature. Pierre a 31 ans au moment des attentats du 11 septembre 2001. Il est envoyé au proche-Orient. Il en conclura que l’arrogance des pays riches envers les régions du Tiers-Monde, la haine qui en résulte et l’indifférence des pays développés envers la nature sont au cœur des problèmes actuels. Comment faire entendre raison quand le progrès déraille ? A quoi sert la colère quand les savants jubilent ?

 

ISBN: 2-7475-2810-3

Date de parution: juillet 2002

192 pages

Résumé

L’hiver à Saint-Clément, on croyait qu’on avait largué les amarres, effacé l’horizon que le ciel s’effondrait sur le marais, seules, émergeait de la brume, le toit des maisons fumant comme des pipes. Le premier que l’on rencontrait sur la route, le vélo à la main, c’était le gardien du phare. On devinait à son allure qu’il avait veillé toute la nuit, à surveiller sa lanterne tout en haut de la tour de pierre. Il râlait, il râlait contre tout : contre la nuit qui n’en finissait pas, contre son vélo rouillé, contre le vent qui l’empêchait d’avancer ou contre sa femme Cloé, qu’il voyait peu. –Ah ! Qu’est-ce qu’elle pouvait bien faire celle-là quand il n’était pas là ?

Ainsi commence Le Saunier de Saint-Clément, dans ce village blotti au pied de son phare, lui-même planté au milieu de nulle part. Un jeune orphelin nommé Pierre, va être élevé par son oncle, saunier dans le marais de Saint-Clément. Au fil des pages vont apparaître des personnages aussi colorés, qu’ensorcelant comme la Demoiselle aux confitures, un guide du Musée du Louvre à la retraite, un vieux pêcheur de mulets qui vit en ermite au milieu des salines et qui donne des prénoms aux anguilles, aux oiseaux. Pierre va comprendre que ce lieu éloigné de tout, renferme le trésor de la vie qui lui permet, comme une bouffée d’oxygène, d’aborder le monde.

Extrait

La brume venue de la mer devenait cotonneuse. Au milieu du marais, les échasses blanches semblaient marcher sur un ciel de nuages. L’air soudain ouaté donnait un goût de sel à l’anis sauvage. Dans les cyprès qui bordent le Martray, les aigrettes lissaient leur plumage et dans les salines fantomatiques, les tas de sel se drapaient d’un long suaire blanc. Les champs et les bassins prenaient alors des allures blafardes de landes écossaises.

Il vivait là, Alphonse, au bord des eaux dormantes, dans une redoute qui émergeait à peine au-dessus des levées de Lilleau des Niges. Le chenal faisait un coude devant la prise d’eau avant de filer droit vers la mer. Le chenal à cet endroit était plus large et plus profond. Les berges abruptes, sous la violence du courant, se lissaient, s’écartelaient, puis se coupaient net comme l’eut fait un couteau dans une motte de beurre. Les chairs vives de terre et de vase compacte luisaient ainsi qu’une plaie béante sous la chaleur de juillet. »

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